samedi, 10 janvier 2009
Tu m'as dit... oui, que m'as-tu dit ?
On était trois, il paraît que trois c'est le chaos pourtant tout était doux, respirable, moi j'arrêtais de râler à l'encontre de ces orduriers à qui, visiblement, des parents n'ont pas enseigné à éviter du regard les personnes qui leur semblaient trop différentes (porter une robe moutarde avec des collants orange, que m'avait-il pris un soir de récession de porter haut mon espoir d'une nuit gauche caviar à la Gréco baptisée). Puis A est arrivé. Je l'avais informé plus tôt du déroulement logique de ma soirée, sans me prévenir, il apparaît au coin de notre table : le tableau est beau. D'un vendredi après-midi à causer texture et packaging au sein d'un panel tristement ennuyeux de la consommatrice française, me voilà au milieu d'une scène qui s'annonce énergisatrice, comme ils disent chez Clarins quand on parle des bienfaits de la cosmétique issue du savoir-faire ancestral chinois. Puis le marié s'en va, nous sommes alors de nouveau trois, lui l'ancien grand amour, lui le présent grand fidèle (l'ancien grand amour l'est aussi, enfin je crois) et moi. Ca cause de tout, de nous, d'eux mais un peu trop de moi, sans que je ne demande l'avis de personne pour une fois. Je répète que je ne veux pas en parler, une fois, deux fois, et la troisième c'est la bonne, pourquoi comment, je ne sais pas mais je deviens une fois encore (de trop ?) une graine que deux coqs se disputent. Ou non. Pire. Une sorte de vitamine E que des scientifiques tentent d'améliorer selon leurs propres calculs. Pourquoi, comment, je sais pas, je comprends pas et je ne veux pas suspecter de comprendre mais le fait est là, pendant que je regarde pour la quatrième fois mon téléphone en espérant misérablement y lire sur l'écran "Un nouveau message" en provenance de Lui, les deux coqs (devrais-je dire poules) se mettent en mode ailes froissées et impératifs timides.
Ok, maintenant je le sais, j'en suis sûre, il m'est impossible de mélanger mes amis à couilles tant que l'un d'eux un jour ou un an fut mien (j'aime l'appartenance parce que l'illusion, j'aime les échanges puérils entre un ancien amoureux et le fidèle parce que, cela relève de l'amour paternel et moi-même je n'en suis pas maîtresse).
Bref, c'est tendu.
Alors je vais fumer une cigarette et pour la première fois dans ce passage du XXeme arrondissement je lève la tête au ciel. Des étoiles. En soi, à Paris, c'est comme un miracle. Puis François m'interrompt dans mes rêveries nécessaires, nous parlons de la Russie.
Je retourne à la table, le reste de la soirée sera mi-figue mi-féministe. Ou mi-fumisterie.
Finalement, de cette soirée, je n'aurais retenu que l'absence d'un Lui vague et les mots de cette fille, posés là sur cette table customisée de pages de romans à l'eau de Jen, comme un signe que je ne prendrai pas comme tel...
Je suis comme toutes ces filles entre deux vagues surréalistes, j'attends qu'une raie me brûle la cheville pour demander à l'un des coqs de me pisser gracieusement dessus. En espérant silencieusement qu'un berger les disperse pour me déposer un baume du coeur sur cette cheville fragile.
Cette nuit, un homme à ma table que je protègerai toujours malgré les coups qu'il me porte aux yeux d'une foule trop curieuse, un autre que je protègerai de l'amour égoïste que je porterai sur lui avec des lunettes américaines et, derrière la tête, le garçon que j'imagine là, avec moi, et personne d'autre. J'aime les films de la nouvelle vague et mes amours pénibles. Pénible tu es, heureux mon coeur te soulèvera. Le futur, un bien beau cumulus à entretenir à coups de soirées paysannes.
04:21 | Lien permanent | Commentaires (5)
jeudi, 08 janvier 2009
Où gît votre sourire enfoui ?
En hommage à Monsieur Rozenblum.
A voir dans son intégralité, du pur bonheur. Enfin moi, c'est exactement le genre de discours que j'aime, je trouve ce mec génial. Perdu et exact à la fois, presque l'homme idéal.
15:28 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : jean-marie straub, danièle huillet
mercredi, 07 janvier 2009
Ah bon ?!
"Si vous faites des piges pendant plus de 3 mois consécutifs pour un même titre, cela équivaut à un CDI et nécessite une procédure de licenciement lorsque les piges s'arrêtent."
Je suis en train de me prendre la tête à tout recalculer, à tout revoir, en plus j'ai une gastro, je me sens mal et je dois faire un chèque pour le syndic de 666 euros, ça ne s'invente pas.
Mais concernant la citation du dessus, si des pigistes traînent ici, merci de filer votre avis, c'est un peu le bordel quand même ce statut de merde, entre le statut rédacteur-journaliste-pigiste, le nombre d'heures que du coup avec certains clients réguliers je ne notais pas, grrrr, ça me gaaaave.
13:06 | Lien permanent | Commentaires (12)
mardi, 06 janvier 2009
Action Réaction
Facebook, ça a du bon. Un message sur un wall, dix secondes plus tard un appel de Berlin et trois mois de silence évoqués par bribes, par prénoms et expressions qui simplifient la situation.
Berlin, en ce moment, est dans toutes les conversations.
Il est temps de revoir Dan, Juju, Pf et son italienne, le Pong et le canapé sur lequel on décide des bars et soirées par où l'on va commencer la nuit.
Les potes, quoi.
Un petit goût du Tape en février 2008 (l'entrée, désolée le reste que j'ai se résume à des rangées de poudre sur une CB dans le chiottes) :
01:32 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : nantes beirut, tape berlin, barbara morgenstern come to berlin
lundi, 05 janvier 2009
Fissures et autres plaisirs solitaires
La nuit, quand je me décide à rejoindre la chambre, je lis. A certaines pages, impossible de ne pas partir loin après avoir caressé une phrase plus que les autres. Là, je reste les mains posées sur le livre debout et pendant une minutes ou cinq, je réécris l'histoire avec les hommes qui rôdent dans ma vie. Puis je pose le livre sur mon ventre et regarde le plafond et je vois des fissures qui, j'ai la fausse impression, grandissent de nuit en nuit. Terrifiant de regarder des fissures la nuit. Je me replonge alors dans le roman puis éteins la lumière une heure plus tard en ayant oublié la terreur des peintures qui s'écaillent.
Tout à fait inutile de rapporter ce frisson quotidien. Tout à fait présent néanmoins.
Mais c'est assez beau, ce tableau rien qu'à moi, mouvant mais fidèle.
Un jour, je suis sûre qu'un connard lancera la tendance du plafond fissuré. Des tas de bourgeois demanderont à leur décorateur d'intérieur de dessiner des veines au plafond sans vie d'une chambre sans amour.
01:57 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : max richter, 24 postcards in full colour
vendredi, 02 janvier 2009
On doit être nombreux à ne pas s'être lavé le 1er janvier
Les lois de l'attraction, c'est que dalle à côté de Jen en robe rouge à décolleté plongeant entourée de trente gays et de quatre méprisables hétéros en chien.
13:25 | Lien permanent | Commentaires (8)
mercredi, 31 décembre 2008
fuck off 2009

L'ivrogne habillée comme une pute qui vomira ses tripes en rose près du métro Parmentier, ce sera moi; merci de me ramener au chenil, je serai dans un total moment de détresse.
Passez une bonne soirée et léchez le carrelage d'une salle de bains inconnue en pensant à moi, qui sera soit en train d'inonder mon décolleté de champagne et de larmes soit en train de sniffer les cendres de la table basse pour communier avec le père de Keith. Quoi qu'il en soit, je commencerai l'année comme je l'ai terminée, alcoolique à but humanitaire.
EDIT : après deux mails envoyés par des amis, je tiens à rassurer mon monde : ce soir je ne pleure pas, ce soir je suis CABARET !
17:29 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : monde de merde, l'année du démon taxidermists
Finissons 2008 en beauté
12:32 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rue royale
mardi, 30 décembre 2008
Little Pictures, This House can fit us all
01:16 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : little pictures -this house can fit us all
dimanche, 28 décembre 2008
A mon amie, la plus belle des mamans et au Troscstore, le plus beau trio
Et ben si, je reviens encore, parce qu'une soirée entre amis de la vieille, y a rien de plus vrai pour te remettre d'aplomb.
Un bébé, une fille, qui te donne envie d'être la maman des temps modernes, des discussions sur les hommes qui savent te faire sentir belle et les autres, ceux qui jouent avec leur iPhone pendant que tu attends une soirée romantique, ceux qui te disent que tu as pris du bide dans un bain à deux, et ceux dont tu n'espères rien mais grâce à qui tu te sens femme, belle et épanouie.
Et la plus belle, la moins chieuse d'entre nous, la princesse russe Romy.
Cinq heures sans pleurs, cinq heures de Chardonnay, cinq heures de rires, cinq heures de vie, la vraie.
Les meufs, je vous kiffe !
Après, une descente chez l'épicier qui m'offre un verre de jus d'orange (musulman, hein, j'allais pas faire péter le vin rouge), une discussion fort intéressante sur le réalisateur qui vit en face de chez moi, sur les feujs du métro Rue des Boulets, sur mes yeux et sur les quatre ans qui séparent mon hôte et moi (ouais, je rends amoureux le fils de l'épicier, va falloir changer de district); et puis le vomi de Romy sur mon coussin à pois, moi suis heureuse j'ai envie de dire je t'aime j'ai envie de faire de belles choses j'ai envie de dire : la vie n'est qu'un joli fouillis dans laquelle on déniche toujours un chapeau melon ou des gants en dentelle qui nous siéent à merveille.
J'ai le sourire. J'ai donné le biberon pour la première fois à un bébé, elle a pété sur moi, elle était belle, nous étions belles et la vie est un chef-d'oeuvre dont nous sommes les auteurs. Ouais, je suis une fille simple et la vie simple, c'est super chouette.

I'll see you in my dreams, Emmet Ray
21:52 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : emmet ray