Made in Rive droite

La maladie ne fait qu'accentuer le chaos dans une famille instable. Je suis épuisée, désemparée mais pas encore abattue (même si j'en ai l'air). C'est compliqué quand même quand personne ne sait parler vrai sans être odieux, hystérique ou mutique. J'ai sincèrement l'impression d'être celle qui fait le tampon depuis toujours et le problème, c'est que je n'ai plus la force d'encaisser davantage. On devrait tous être réunis et c'est tout le contraire, j'ai un immense chagrin dont je ne sais que faire depuis un an et demi, plus ça grandit plus je baise ou je me drogue, et là je suis à un stade où j'ai plus envie de rien, j'aimerais mettre le temps en mouvement sur pause pour une durée indéfinie j'ai peur de tout dans le fond je trouve du réconfort qu'avec mon chat et des pâtisseries le week-end, là je viens de rentrer avec des beignets au chocolat, un énorme choux à la chantilly et des rochers coco. 

Tout le monde est malheureux on ne peut pas rester comme ça je sais pas quoi faire mais je ne supporte plus cette situation ça me ronge de l'intérieur. 

Comment faire pour réunir une famille divisée où tout le monde est malheureux dans son coin et que c'est vraiment pas le moment pour chier des merdes pour rien ? 

A défaut de regoûter aux joies de l'amour, je crois que là j'aimerais être dans un pré en été entourée d'ânes, de lapins, de poules, de gros chiens et de chats. Et de mes parents. 

C'est dur de ne pas réussir à consoler les personnes que j'aime le plus au monde.

Mes collègues ont peut-être raison, je rêve peut-être d'une utopie, mon idée de l'amour n'existe que dans ma tête et les téléfilms de noël.

(Je précise toutefois que j'ai mes règles, ceci explique les émotions à fleur de peau sans nul doute... m'enfin je suis tout le temps à fleur de peau alors, et le monde est un bloc de béton.)