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mercredi, 21 juillet 2010
La fille qui faisait caca à la maison à cause des sorbets et de la bière
Je fais la gueule quand je me lève le matin ou à midi et quand elle me demande si ça va je grogne comme Pascal l'ours sauvage dans L'Amour est dans le pré. Elle en fait fi de mes humeurs et elle aime presque ça, ma sale gueule du matin. Elle trouve que j'ai l'air bourré le matin, et moi j'aime plutôt ça, que ça ne la contrarie pas.
Je ne supporte pas quand elle oublie de prendre sa culotte neuve et son soutif quand elle part prendre prendre sa douche, parce qu'elle court dans sa chambre chercher la lingerie neuve ce qui veut dire passer par l'une des fenêtres du salon et donc donner à la vue de l'immeuble d'en face ses nichons et son triangle et moi ça me gêne pour les voisins (mais dans la soirée qui va suivre cette matinée je lui demanderai de venir me rejoindre à 23h dans la salle de bains pour vérifier, quand je m'épile avec un rasoir bas de gamme, que j'ai bien tout rasé pour passer à la casserole avec le garçon assis sur le canapé).
Elle va utiliser tout le poivre et je la déteste quand je rentre à 1h et que je constate quand je me fais cuire des pâtes qu'elle n'a pas pensé à racheter un nouveau moulin à poivre Ducros, alors là je la hais.
Quand je me lève à 13h après une nuit d'ivresse, j'ouvre le frigo, elle travaille sur son projet féministe auquel j'adhère qu'à moitié, et je vois pas de coca cola light. Je la hais encore.
Je me douche et je regarde celle qui a laissé le plus de cheveux au bord de la baignoire. J'aime penser que c'est elle qui perd le plus de sa tignasse.
Quand je fais caca, parfois je fais exprès de laisser qu'une seule feuille de papier toilette. Quand il n'y a plus aucun autre rouleaux. Mais cela ne m'est arrivé qu'une seule fois d'être aussi sadique. Il faut quand même que je le dise : j'ai aimé être sadique ce jour de courante.
Les dimanches gueule de bois, celle qui bouffera le dernier Nurofen sachant que la pharmacie de garde se trouve à deux stations de métro. Et qu'il pleut. A torrent.
Son cul et le mien, qui grossissent de manière démesurée au fil de l'hiver. Alors on se rachète une nouvelle bouteille de vin et des cochonneries pour l'apéro.
La voisine du dessous qui m'engueule à cause du bruit depuis un an et demi que je vis ici, puis, je dois l'avouer, cette même voisine, qui devient nettement plus sympathique avec l'arrivée de coloc. Et l'une de ces conversations entre nous trois au quatrième étage (elle nous bloque l'ascenseur, on est toujours marron), où ahuries on l'écoute attentivement quand cette veuve de fonctionnaire nous dit : "Ne vous mariez pas, les filles !"
Nos séances télé-réalité en observant la vie des ménages de l'immeuble d'en face. Bande son : Range life, PAVEMENT.
Elle, qui m'a prise dans ses bras quand depuis des mois déjà ma vie ne se mesurait qu'aux souffles de mon chien et aux nombres de promenades dans le bois tard la nuit (minuit, 2h, 4h45, 6h etc.). Elle était la seule qui savait que ma vie depuis l'hiver dernier se déroulait chez ma mère, elle est la seule qui sait pour ma mère, pour ma vie entre parenthèses, elle est la seule qui sait quand je disais à tout le monde "Ouais, ça va, et toi ?", et elle est la seule qui connaît mon année de merde.
Je suis celle qui était là pour elle. Il y avait Julye aussi. On était deux. Parce qu'on voulait être là, parce que la vie quoi.
On a mélangé nos ustensiles de cuisine pour fifilles, on a pris nos habitudes à deux, on a pleuré et bu des centaines d'heures sur des hommes, on s'est fait du bien en parlant chaque soir de tout plein de faits d'actu qui nous rendaient malades, on s'est détestées une fois sur cent et le reste du temps c'était la colocation de la paix, un truc en mode cocon, un truc un peu secret à qui on refusait l'entrée aux gens à certains, ces mêmes gens qui nous ont, eux, vraiment fait du mal à notre petit coeur. On a pris de bons gros kilos ensemble mais maintenant on change d'air, on se manque déjà, mais on parie pour la prochaine visite : - 8 kg, 4 chapitres pour l'une, un nouveau job pour l'autre, et puis il y a iChat, les SMS gratuits, les ragots parisiens et lyonnais et tout le sexe et l'amour peut-être, sûrement, à raconter...
La coloc, c'est fini.
Je ne regrette pas les peanuts, encore moins la vie de couple. C'était chouette. Maintenant, je suis de nouveau seule à la maison. Ca me plaît. Faut juste que j'arrive à me faire à l'idée que personne ne m'attendra au QG à 19h, et que quand je pleurerai, personne ne me tendra les bras. Et aussi, que quand je ferai l'amour avec un garçon, personne ne m'attendra sur le balcon le lendemain pour un debriefing en mode chuchotements.
Le énième monologue sur ce con de mec marié pas foutu de quitter dignement sa maîtresse qu'il aimait et qu'il lit encore discrètement pense-t-il, pour toi cette chanson ma belle amoureuse :
Comme si je m'en foutais, UNE FEMME MARIÉE
Cris et chuchotements, c'est ça la coloc. Pour nous, c'était surtout bonbons anglais, sexe, vodka & rock'n' roll.
C'était bien, c'était chouette. Et maintenant, j'ai une résidence secondaire à Lyon, un duplex de 200 mètres carrés, je ne me plains pas...
Demain, première journée sans personne qui me réveille en tapant fort sur son clavier au loin. Personne qui me chauffe l'eau du thé, personne qui ne me connaît prévisible.
Jeudi, j'ai promis de donner des saucisses cuites et des croquettes au couple devant le Picard avec leur chienne noire. Jeudi, je peux faire l'amour partout dans l'appartement. Jeudi, j'écris. Jeudi, je salue la belle histoire d'amitié. Jeudi et tous les autres jours, je garde dans mon coeur la super nana un peu bizarre qui a peut-être des défauts comme moi, mais qui est la seule à avoir su déceler et consoler ma détresse l'hiver dernier, et réciproquement.
Ma coloc, c'est comme mes parents, je suis la seule à avoir le droit de dire qu'elle est relou.
Et moi, à toi, je n'ai qu'une seule chose à te dire : N'aie plus peur, tout le bonheur est en toi, donne-toi le droit d'y goûter. Ta vie ne sera belle que lorsque tu sauras dire "merde" et "non" à l'idiot, et "oui" et "attends" à "l'imbécile amoureux". Inverse les rôles mon enfant, et alors la femme que tu crois être aujourd'hui deviendra entière et sereine. Tu as tout en toi pour faire de ces prochaines décennies les plus belles, le premier jour du reste de ta vie nous fredonnerait Stéphane, crois-moi : ta féminité est encore naissante. Oublie le carcan et le schéma familial, oublie la peine, oublie tout, tout recommence ici. Et ici, tu es belle et prête. Plus de crainte, deviens ce que tu es : la plus belle, et jamais la victime. Il n'y a pas de victimes, que des poèmes fragiles. Tu es un poème, fort, crie-le aux autres ! (enfin pas trop non plus, on ne veut pas d'un nouveau Werther)
(Ca me plaisait ces deux iMac dans le salon, ça me remémorait l'époque open space de la rue Martel.)
Des chansons qui me font penser à toi, des chansons qui évoquent tous ces sujets récurrents entre Elle et moi, des chansons qui me font penser à toi quand j'explore ma discographie à 2h44 pendant que tu dors, des chansons que tu écouteras dans ta nouvelle chambre en souriant, et là tout de suite je me dis "oh putain demain je vais être fraîche à la gare !"...
Tears on the dry on their own, Amy yeeeaaaah !!!
Rien à la ville, Bertrand Belin
La fille sur le toit, Sing Sing
La chanson que je te dédie entièrement mon amie :
My name, Mélanie Pain
La vie est belle, les gens cons, les amoureux beaux (et cons mais eux dans le sens niais, c'est mieux que cette grosse conne qui n'a pas voulu que je dise bonjour à ses chiens - grosse conne -, les souvenirs la plus belle encre, pense à Saint Exupéry :
Trouves-tu que les étoiles pleurent quand tu les contemples ? Si ta réponse est non, ta chance est dans ton regard, et ta vie ainsi dessinée ne sera que doux bonus. Si parfois tu les vois tristes, toutes ces étoiles, appelle-moi, une claque à la russe et alors la vie reprendra son juste équilibre. Souris avec moi, la vie commence encore et toujours, des baisers ma belle et grande amazone ! DROIT DEVANT !
03:03 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : colocation, une nouvelle page se tourne, des filles du pipi et du caca
mardi, 20 juillet 2010
Wait up - Tokyo Police Club
Le gang des clébards de la hype du quartier qui font le mur pour s'éclater dans la piscine du voisin en vacances, forcément j'aime.
lundi, 19 juillet 2010
World News - LOCAL NATIVES
Avec un grand sourire attendri à partir de 2'15. Un son intéressant avec ses petits bdoubdoubdou, et des images qui collent à la saison, ne nous privons pas. Sur ce, La Conjuration des imbéciles* m'attend dans la chambre. Bonne nuit !
OK, au moment où je veux fermer l'ordi, coloc qui bondit de sa chambre pour me montrer une photo qu'elle vient de prendre en me disant : "Jen, Jen !!! Je viens de prendre une photo et ce n'est pas ce que j'ai pris qui apparaît dessus !!!"
Moui, OK, tout va bien, nous ne sommes pas seuls, un renardeau apparaît sur la photo, tout va bien.
Finalement, on devrait se remettre à boire tous les soirs, ça ne nous réussit pas la camomille.
Vous la voyez aussi, la petite tête de renard ou chien de Paris Hilton au milieu de la photo, posée sur les fesses de coloc (coloc en short blanc) ? La soirée de l'étrange chez Jen. On a trop regardé M6, on est niquées du cerveau. Merde !
Pouf pouf, on ne vous a rien dit. La forêt magique n'habite pas chez moi.
Dommage, la photo rend mal, sur son téléphone je vous jure que la bestiole se voit mieux (je vous promets qu'en réalité je sais que c'est simplement les 3 pixels de merde de son tél qui ont provoqué notre petite frayeur - arf, c'était drôle d'y croire deux secondes. Bon, ça m'a plu de penser que c'était mon chien et ses potes qui venaient nous dire bonne nuit ;p)
* quelle ironie de lire ce roman se dit-on quand on a lu la suite du post !
23:06 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : world news local natives
Quand tout est réuni...
J'ai annulé mes vacances, je reste à Paris, Paris qui se vide et que j'aime ainsi. La province sans ses inconvénients. Depuis jeudi j'ai un Macbook Pro et je vais jouer à l'écrivain dans les parcs. Tous les soirs j'embrasse mon chien en portrait à côté de mon lit et je dors de nouveau les bras autour de mon ours en peluche. J'ai eu trente ans il y a neuf jours et j'angoissais pour rien depuis deux ans, je pleure comme une môme chez le médecin qui me file des cachetons assez forts pour qu'hier j'arrive à me perdre dans mon quartier ouais elle est forte celle-là alors moi j'ai dit pas de cachets laissez-moi pleurer mon chien monsieur le médecin, je pleure le héros et je souris au silence aux moments doux de l'été qui m'appartiennent. Un été à Paris. Travailler deux matinées sur cinq le matin pour l'argent, noircir la page blanche la nuit, prendre le temps, le modeler, le colorer, le temps la belle affaire à but non lucratif. Un été à Paris, les pieds dans la bassine d'eau, les mains sur le clavier, la vue de mon balcon est belle, je prends un bonheur énorme. Je ne suis pas disponible pour l'Amour. Je ne suis disponible pour personne. Le timing est bon. Les idées ne sont pas noires, encore moins rose guimauve. Le nuancier est complet, ma tête est bien pleine, rien ni personne ne peut me déconcentrer. Cet été est à moi. Et c'est ici que commence une nouvelle page.
Une musique que j'écoute en boucle depuis une heure, tiens, goûte...
Another likely story, Au Revoir Simone (Aeroplane remix)
PS : J'ai demandé au vendeur de l'Apple Store Opéra s'il ne trouvait pas que ce drapeau noir qui flotte à l'entrée du magasin n'était pas un peu flippant, il m'a regardé avec un air dédaigneux. Les pirates du capitalisme, j'ai ri, lui moins. Ils sont idiots chez Apple, je trouve.
PPS : La vie putain, la vie ! Tout est tellement possible quand on croit en soi, c'est plutôt cool d'avoir trente ans ! Mon cul en harmonie avec ma tête, on y est enfin : mon cul et moi, on se kiffe grave.
PPPS : Noël à New York, et vacances au soleil quand vous rentrerez tous, la vie comme je l'entends. Smiley et à plus tard les copains !
mercredi, 14 juillet 2010
Ordinary life is pretty complex stuff
Il y a un mec super doué qui vient de mourir, il s'appelait Harvey Pekar. Si vous ne connaissez pas son nom, renseignez-vous, ce serait dommage de passer à côté de ce type génialement drôle, génialement cynique, qui a fait de sa vie son oeuvre, American Splendor. Et puis si vous ne fichez rien aujourd'hui, et bien matez le (tout aussi génial) film qui m'avait permis de le découvrir, American Splendor.
17:54 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : ordinary life is pretty complex stuff, harvey pekar, american splendor
mercredi, 07 juillet 2010
Et au 7ème, il y a donc... ?
Il vient de m'arriver quelque chose d'assez drôle. Je descends récupérer un paquet dans le hall où le coursier m'attend, je retourne à l'ascenseur, appuie sur la touche 5 et alors la voix robotisée m'annonce qu'elle m'emmène au 6ème étage. Formidable. Sauf qu'il n'y a que cinq étages dans mon immeuble. Je ne sais toujours pas si j'étais impatiente ou inquiète de voir où s'ouvriraient les portes. C'est absurde.
Dieu, ne m'appelle pas, je ne suis pas prête. Merci.
14:46 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : vous êtes arrivée
Les Tricheurs
Finalement, rien n'a changé. Et ne changera jamais. Si ce n'est qu'aujourd'hui, on nous donne du happy end en guise de digestif.
C'était chouette de revoir ce film dans le noir.
Sont nuls les gens chez eux qui regardaient un programme en couleurs ponctué de réclame.
01:04 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : les tricheurs, les tricheurs terzieff, les tricheurs carné, rue saint benoît
jeudi, 01 juillet 2010
Les ex, à côté, c'est de la merde. Je t'aime.
Quatorze ans et demi de joie, de tendresse, de promenades à sniffer ton rail de pisse de chienne en chaleur, quatorze ans et demi où tu as vu défiler les hommes et ta façon de le piffrer aurait dû m'avertir du salaud Rémy, et puis les autres mais après c'était surtout toi et moi la famille, les corneilles et les pigeons qui grimpent sur ton dos à la buvette chez Marie, rentrer les pattes pleines de terre parce que les mulots t'aimais bien chercher à les attraper, les balades en soirée avec un grand détour du côté de chez Aurélien parce que c'était toujours frissonnant de le croiser lui et ses cheveux bouclés, toi et ta fiancée Moca vous qui n'avez jamais tenté de forniquer Normal entre Golden on est cousins on fait que se marrer, mon bébé d'amour le plus beau chien du monde, tu les avais tous enterrés dans le quartier et plus loin, t'as eu une vie mon chien ! je te demanderai quand on se retrouvera combien t'en as croisé qui ont dormi dans des palaces mangé du caviar et du foi-gras tartinés sur des Biscroks et des Marquizzz, t'as été mon plus beau warrior, mon grand et tendre soldat, tu voulais pas mourir, rester avec ta famille on était bien ensemble tout nous suffisait, des câlins des filets de bave sur tes babines et mes jeans, tes pets qui en anesthésiaient plus d'un, tes ronflements qui battaient ceux des parents réunis, tes oreilles à mes pieds quand je te jouais des airs classiques au piano, et puis ta chanson préférée, notre chanson mon bébé, le refrain avec ma voix de joyeuse hirondelle, mes mains qui frappent le rythme de la joie sur Terre, je te verrai courir et aboyer avec mes shalom aleichem et on ira chercher les mulots du Paradis ensemble, tu es là, avec moi, tu as quitté ce sol heureux dans mes bras, tu m'accueilleras dans le tien avec tes pattes noires de boue et tes yeux rieurs et aimants, je t'aime mon bébé, ce dernier souffle fort résonne en moi, attends-moi et copine avec Othello pendant que je ramasse les épiers pointus coincés dans mes chaussures ici-bas. Mon warrior, tu me manques mais je te parle et t'embrasse depuis tout à l'heure, Hevenu Shalom Shalom aleichem !
Malcom, 9 janvier 1996 - 1er juillet 2010
Je dors plus depuis longtemps, je n'ai plus goût aux sucreries ni aux Kiri depuis que je savais, mais Vodka à ta santé outre-Tombe Toi mon tendre compagnon ! Écoute, c'est pour toi bébé !...
11:51 | Lien permanent | Commentaires (0)