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jeudi, 17 avril 2008
Son coeur était dévasté mais ses chaussures italiennes cirées la rassuraient
Rich people die unhappy, le néon rouge clignotait comme dans un mauvais film où le héros fume sa blonde, démissionnaire, sur le rebord d'une fenêtre opaque.
Il parlait de pavé dans la mare; elle s'imaginait escalader un mur glissant au bois de Vincennes (allait-elle jusqu'à se visualiser armée de cordes sabotées sur la montagne du zoo ?). Une voiture de police dévala l'avenue, réveilla le chien, la même musique qu'à New York, il ne manquait plus que l'odeur des hot-dogs et elle criait Eat Me au poste de radio qui autorisait un piètre chanteur à donner dans le trémolo bobo.
Elle confessa avoir pleuré en recevant par coursier une invitation au mariage d'Antoine et Anna quelques heures plus tôt; il rit. Elle aussi, par mimétisme ou fatigue elle préférait ne pas savoir. Quel con de rire pensa-t-elle, fallait sourire et remplir son verre. Au lieu de ça, il ferma la fenêtre, les bruits extérieurs le faisaient grimacer, il préfèrait enfumer son appartement.
Parfois tout est trop grand pour les anti-héros, ils rasent les murs de leur appartement comme si le centre de chaque pièce cachait un secret trop fragile pour l'écraser. Smart people die unhappy aurait-elle écrit tout autour du judas si la vodka n'avait pas autant manqué de coeur.
Lasse, vide mais impatiente de connaître son heure, elle flirtait avec l'euphorie ou la paralysie apathique, le résultat dépendait du nombre de personnes vues et entendues dans la journée. Ce soir-là, elle avait visiblement croisé trop de personnes indifférentes; elle préféra rentrer chez elle, dormir, seule.
En bas de l'immeuble, elle leva la tête, pour voir si. La fenêtre était ouverte. Etait-ce pour respirer mieux et sans elle ? L'air était, il est vrai, plus respirable dehors. Vaincue par son sens de l'objectivité, elle s'alluma une cigarette et jeta la lettre dans le caniveau en même temps qu'un regard complice au loin.
00:51 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Tres sensible. Enfin bref, ca ma touche.
Écrit par : ... | jeudi, 17 avril 2008
J'écoute tout "Bugsy Malone" et j'aime ça: c'est grave doc'?
Écrit par : reinebing | jeudi, 17 avril 2008
... : Tant que rien ne coule, l'honneur est sauf.
reinebing : Continue ! (Le docteur est absent, congé maladie.)
Écrit par : Jen | jeudi, 17 avril 2008
C'est quoi Jen ? Un extrait du roman sur lequel tu bosses ?
(tous les journalistes qui ont un peu de plume, écrivent - ou tentent d'écrire - un jour ou l'autre un roman)
Écrit par : Thomas | jeudi, 17 avril 2008
Non, c'était du vidage de tête.
Je n'aime pas écrire au passé, je maîtrise mieux le présent. Ici, je ne publie rien de "sérieux".
Écrit par : Jen | jeudi, 17 avril 2008
Tu devrais continuer d'écrire au présent ;-)
Écrit par : Thomas | jeudi, 17 avril 2008
Bien, chef ! je t'enverrai une dédicace le jour J, assure la péteuse.
Écrit par : Jen | jeudi, 17 avril 2008