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dimanche, 06 janvier 2008
Dans Paris
Hier, dans le taxi qui me conduisait à la Favela, je regardais les appartements comme à mon habitude en me demandant comment y vivaient les gens. J'ai vu des sapins éclairés de guirlandes lumineuses cheap bleues. C'est ringard d'avoir encore un sapin chez soi en janvier. Le chauffeur m'aboyait dessus, c'était un con. A un feu, une petite fille qui dessinait un coeur sur la vitre embuée d'un bus. A ce moment-là, je n'étais pas au top de ma forme, je crois que la pluie n'arrange jamais rien quand le spleen vous hante. Mais j'étais prête à tout oublier, direction les canapés au fond de la Favela, la vodka et les confessions entre amis. Evidemment, les états d'âme font vite place à la bêtise et à la danse...
J'ai embrassé un copain devant un ex sans constater sa présence (je n'avais de désir ni pour le copain ni pour l'ex, fille perdue cheveux propres), j'ai mordu la cuisse de la coach, je me suis accrochée au lustre, j'ai poussé la grande duchesse un peu trop envahissante ce qui n'a pas plu à son gorille (le gorille a demandé à l'ex de me tenir, on croit rêver), j'ai jeté mon téléphone trois fois au sol, trois fois l'ex a ramassé les miettes de sms tout en restant consterné devant mes agissements puérils et impulsifs (m'en fous, ça me fait du bien de casser des objets qui ne servent à rien à part vous plomber le moral les jours sans), j'ai tapé dans l'oeil du beau JL (le mec a réussi à obtenir mon numéro après mon départ, voix sensuelle sur mon répondeur au réveil à 16h, pas désagréable du tout), j'ai envoyé mon verre à la gueule de l'ex qui s'est aussitôt tiré comme une hystérique (attendez merde, il me reprochait ma conduite, ça va oui, je m'amuse arrêtez de m'engueuler comme une gamine, j'fais c'que je'veux ;p), j'ai bien tenté de mourir en bagnole mais la chance était avec moi, j'ai encore embrassé des potes faudrait que j'arrête quand même avant qu'on finisse tous au lit ensemble ce serait déstabilisant pour l'équilibre du Trocstore, j'ai pas encore compris comment je me suis éclaté le genou droit, j'ai pas tout compris au discours sur l'électro du brésilien, j'ai enfin réussi à faire pipi comme les grandes.
J'aime la pluie le spleen et tous ces hommes qui me déçoivent.
SMS ou Save My Soul, pathétique.
Au réveil, tout est un peu plus clair. On se remémore peu à peu la soirée, on a les potes au téléphone qui vous apprennent que vous avez fait ci, dit ça, on reçoit une invitation pour un thé en charmante compagnie, on a les messages non lus sur son portable, on a un peu plus de distance sur les tourments qu'on ruminait la veille, on a surtout une tonne de boulot à la bourre et on finit par se dire que l'énergie qu'on met à aimer et à détester les hommes on devrait plutôt s'en servir pour travailler.
Au réveil, on a sa meilleure amie au téléphone et pour la énième fois une seule conclusion : ne pas chercher à comprendre les hommes, sachons recevoir les claques dans la gueule et essayons de garder la petite flamme allumée le plus longtemps possible.
J'ai toujours dit aux hommes que je quittais de prendre soin d'eux; ça fait toujours bizarre quand c'est à vous qu'on dit ce genre de conneries. Un homme de 50 ans dit rarement je t'aime à sa femme, une fille de 27 ans à Paris trouve qu'une année sans je t'aime sincère c'est un peu long. Je ne pleure pas sur mon sort, j'aimerais juste savoir que je peux être douée pour l'amour. Un dimanche à Paris, un dimanche de janvier pour Jen (ma mère à l'instant m'a rassurée : "En janvier, tout le monde déprime un peu, c'est normal". Si c'est normal, alors là évidemment...).
Je n'attends jamais rien pourtant les hommes estiment toujours que j'attends trop d'eux. Je suis une fille, c'est tout. Peut-être qu'un jour je serai une femme, adieu naïveté bonjour indifférence. Je ne suis pas pressée.
Ah ah ah, je viens de voir les photos et vidéos prises cette nuit, c'est grotesque j'adore ! Le must est quand même cette vidéo prise à Bastille avant de rejoindre la deuxième party, je suis dans la rue et je passe devant une soirée où Sabine Paturel chante "J'ai tout mangé les chocolats..." et je chante comme un gai pinson, la vidéo s'achève sur une petite phrase bien pensée à 4h : "on va s'en sortir". Je m'adore parfois, je vous le dis, la vodka entretien la lucidité, aucun doute là-dessus.
Parfois aussi, il suffit d'avoir au téléphone un homme, d'entendre ses peines de coeur, pour se sentir moins isolée dans la cour des grands. Le timing et la réciprocité des sentiments, toujours ces satanés obstacles... On y arrivera un jour, nom d'un artichaut !
Lunaisons en avance, d'où le bordel dans ma tête et à République hier, je ne dirai pas pardon à ceux sur qui j'ai jeté ma colère, j'aurais dû la retourner contre moi mais je ne l'ai pas fait, pas de pardon j'en ai marre de dire pardon.
Je voulais glisser du Piaf mais j'ai pensé que ça ferait trop Jen la dramaturge... Je vous conseille malgré tout de réécouter La Foule, Emporte-moi (elle sonne Lelouch), Tu es partout et la très envoûtante Je t'ai dans la peau.
Et parce que j'aime bien me faire traiter de sale bobo je vous laisse avec la chanson de Biolay dont le refrain me claque toujours autant le coeur à vif; je suis guimauve même dans le spleen et si ça ne vous plaît pas c'est le même prix (Benjamin, je t'aime moi !)...
19:25 | Lien permanent | Commentaires (21)
Commentaires
C'est parfois bon de déprimer un peu, cela permet de se retrouver.
Écrit par : Attila0375 | dimanche, 06 janvier 2008
Jus d'orange pourri à la tête de ton ex?
Écrit par : reinebing | dimanche, 06 janvier 2008
Attila : ouais... ce qui est sûr c'est qu'il faut rendre hommage à l'ivresse quand ça ne va pas, hors de question de bouder le reste du monde toute seule chez moi.
reinebing : même pas. Mais bon, entre nous, je déconne à envoyer mes verres à chaque fois qu'on me contrarie. Putain faudrait aussi que j'arrête d'appeler tous mes ex mon ex.
Écrit par : Jen | dimanche, 06 janvier 2008
et puis n'oublie pas de pas rire trop fort, de chahuter mais calmement, de provoquer mais raisonnablement et et et et
Paf
Écrit par : la coach | dimanche, 06 janvier 2008
'tain c'est has been les coachs... passe à autre chose.
(sinon, j'ai bien cette note)
Écrit par : mry | dimanche, 06 janvier 2008
mry est toujours aussi con.
Écrit par : la coach | dimanche, 06 janvier 2008
Vous avez vu les étoiles ce soir, c'est magnifique hein... ;)
Écrit par : Jen | dimanche, 06 janvier 2008
Chuuut! Tu vas faire fuir les nuages!
Écrit par : Maxime | dimanche, 06 janvier 2008
Je vais me mettre à la vodka...après la clope c'est la suite logique!
Écrit par : Leila | dimanche, 06 janvier 2008
j'ai soif
Écrit par : Julien | lundi, 07 janvier 2008
La prochaine fois que tu iras au Favela, demande au brésilien de te laisser écouter "Garçom", de Reginaldo Rossi.
Écrit par : PBS | lundi, 07 janvier 2008
Merde, mais elle écrit bien Paris Hilton !!
Écrit par : merlinbreizh | lundi, 07 janvier 2008
100% Jen, voilà la clé de l'écriture
A préciser quelque part sur une terrasse chauffée avec un vin blanc frais.
En attendant bonne semaine, petit Jedi
(oui je réponds souvent aux questions avec quelques jours de retard, et alors ? ;)
Écrit par : espace fumeurs | lundi, 07 janvier 2008
Sais-tu que ça fait plaisir de te lire, encore plus lorsqu'il s'agit de me dire qu'à mon tour je peux être un poète torturé qui la joue "Non, je préfère sacrifier les amants sur l'autel de l'écriture".
Écrit par : Jen | lundi, 07 janvier 2008
"J'aime la pluie le spleen et tous ces hommes qui me déçoivent" : sais-tu Jennifer que si Guillaume Apollinaire vivait encore et qu'il était femme, ce serait toi ?
PS : il s'agit d'un compliment
Écrit par : Guillaume, de l'ambassade de Punky B. pour la Wallonie en exil | lundi, 07 janvier 2008
Oups, me suis légèrement emportée. Désolée j'en veux aux serpents malades et sans lunettes aujourd'hui. ;)
Guillaume, quand tu veux pour un pacs avec Apollinaire, je suis au taquet.
Écrit par : Jen | lundi, 07 janvier 2008
M'en fous, me marierai avec Charlie - quand je l'aurais trouvé dans cette putain de foule. :D
Écrit par : Jen | lundi, 07 janvier 2008
Mais je suis bête, j'ai déjà pacsé Apollinaire avec Villon, vois plutôt :
http://randomizm.blogspot.com/2007/12/dialogue-pavillonaire.html
En espérant que tu ne m'en veux pas trop.
Écrit par : Guillaume, de l'ambassade de Punky B. pour la Wallonie en exil | lundi, 07 janvier 2008
"Jennifer et le patchwork" appears courtesy of Roald Dahl, Where is Charlie?, King Vidor & Edith Piaf - all registered trademarks.
Écrit par : Guillaume, de l'ambassade de Punky B. pour la Wallonie en exil | lundi, 07 janvier 2008
Heureux d'avoir (re)vu la coach (à quand cette toile en binôme ?).
Heureux du verre également,
Heureux tout simplement ;) !
Écrit par : Un ex ;) | mardi, 08 janvier 2008
Je ne boude pas !
Écrit par : Attila0375 | mercredi, 09 janvier 2008