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jeudi, 27 juillet 2006
J'ai bu trop de rosé.
Clin d'oeil à mon vieux con préféré.
L'oursonne bien léchée reste dans sa caverne ce soir.
"La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas" mais parfois, le sparadrap fait des miracles.
J'ai bu trop de rosé, je vous avais prévenus.
Je ressors ce titre, trouvé au fin fond de ma discothèque. A 17 ans, je l'écoutais en boucle.
Ca vous arrive d'avoir peur ? De réaliser que vous êtes là, à l'instant précis, au tournant de votre vie : il faut choisir le bon chemin, vous savez que vous prendrez le meilleur et dans le même temps, vous pleurez la route passée, semée d'embûches ou non, vous tournez une page.
C'est pas simple d'avancer sans jamais pleurer l'insouciance, édulcorée. On avance à pas lents, puis on presse le pas, on sent, on sait qu'il faut enfin se mettre au footing. Alors on y va, on fonce enfin on le prétend à tout le monde. Et on a tellement peur de grandir. Se confronter à ses choix, ses erreurs, ses peurs. C'est la vie, je sais bien. Je suis prête à prendre le bon départ. Juste qu'il me suffit parfois de trois quatre notes de musique, une chanson, des souvenirs, excellents ou amers, du ressenti d'adolescence, enfin mort et enterré, et voilà, vous réalisez que votre jeunesse, la vraie, celle des boutons, du bac, de la vie estudiantine et des nuits blanches à refaire le monde avec drogue, alcool et plantes vertes volées chez la concierge de l'immeuble voisin, cette jeunesse, elle est bel et bien derrière vous (bon concernant la drogue, l'alcool et même le vol, en vérité, c'est pas totalement terminé mais rien à voir avec l'esprit d'hier, quoique). Votre droit de chialer sans raison fout le camp à une vitesse traîtresse ; arrivée à ce putain de tournant, vous ne pouvez plus faire la gueule sans raison, vous devez rester cohérente, responsable, sage, vous êtes une grande, quoi. Et moi, je ne peux pas. Je suis responsable. Mais parfois (trop de parfois dans cette note), j'ai envie de tout foutre en l'air. Et avec l'expérience, je réalise que ces envies de sacager ma vie pointent toujours le bout de leur nez de sale pute lorsque tout va bien. Je crois que le bonheur me fait peur. En fait non, je ne crois pas, j'en suis sûre. Et c'est ici, précisément, que l'on devient adulte : quand on repère, appréhende et voit ses faiblesses arriver et que l'on prend son courage à deux mains pour justement rester forte, refuser sa lâcheté, ne pas fuire et rester, confiante.
Confiante = se mentir ?
Hmmm, sûrement. Ou peut-être pas. Je ne sais pas trop. Vous me comprenez ? Ca vous arrive, de temps en temps, non ? Jamais le doute vous envahit ?
Je crois que j'ai le doute - un peu plus - mature qu'il y a un an. Heureusement. Non ? Mouais, vous avez raison, ça ne sert à rien de se poser les bonnes questions. Et puis, c'est dans la logique sociale et culturelle : aller à l'école, tomber amoureuse, aller à la fac, tomber amoureuse, se faire enculer par la culture stagiaire, tomber dans le lit d'un mec après trop de verres, se faire enfin payée pour travailler (on dirait que je parle d'une pute !), tomber amoureuse, gravir petit à petit l'échelle sociale, enfanter, trimer, payer la vie des mioches endoctrinés, partir à la retraite, jardiner, crever. Ouh la, cette note est bien sombre pour une fille qui rêve sa vie. Et pourquoi pas? Je veux vivre du dico et rester cynique, on peut mêler ambition (je commence à en avoir, enfin ponctuellement, enfin quand on me dit que j'ai une bonne plume, enfin j'ai un vrai problème de confiance en moi : dans son ventre, ma mère a dû ruminer le liquide séminal de mon père pendant des mois, je ne vois pas d'autres hypothèses) et vrai pessimisme, c'est ma nature de l'être, on ne peut pas lutter contre et je n'en ai aucune envie. Cocteau disait: "Ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi" (citation à la con citée par tous les people analphabètes : au secours, je suis une ex lettrée anémique !) alors merde, je resterai avec mes sautes d'humeur, mes larmes lunatiques, mon esprit contradictoire, mes sourires de situation et mes rires de bonheur et si ça déplaît, c'est le même prix, fuck les faux-semblants, tant pis si je me prends des portes dans la gueule, tant pis si je regrette d'en fermer à clé sur un coup de tête, tant pis si je vis ma vie à l'envers, tant pis si je suis la dernière des connes. De toutes manières, les cancres étaient mes potes à l'école. Qui perd gagne. Au fond. Je ne sais pas. Mais je sais que j'y arriverai et que je resterai fidèle à la boudeuse que je suis depuis toujours. Et vous verrez, j'y arriverai.
Mais pourquoi je vous raconte tout ça ? Et après je fais genre j'ai grandi, ah ah ah...
Trop de rosé, vraiment.
21:45 | Lien permanent | Commentaires (16)
Commentaires
une connection qui remarche , et surtout une note magnifique (parce que je m'y reconnais)qu'on dirait que je te l'ai souffle, alors pour ce qui de l'abus de rosé continue si cela te donne autant d'inspiration . ;))
Écrit par : un gars | jeudi, 27 juillet 2006
merci pour le chanteur suisse... trop de rosée de mon côté ;].
Écrit par : Dimitri à-vau l'eau | vendredi, 28 juillet 2006
"le bonheur on s'y fait, le malheur on s'y fait pas, c'est la différence." Michel AUDIARD (j'fais comme si j'étais hyper cultivée, t'as vu ?)
Moi suis une grande peureuse, parano et Cie... Des coups de blues on en a tous, normal. Et rien de mieux que d'en parler.
"Grandir", moi, je sais pas ce que ça veut dire, et ne veux en aucun cas le savoir !
BIZZZZZZZ, la Miss.
Écrit par : K-ROSE | vendredi, 28 juillet 2006
pessimiste, insecure, mélancolique, contradictoire, lunatique... tout pareil.
quant au cynisme, j'ai toujours pensé que c'était le garde-fou des hypersensibles.
Écrit par : kaféine - Pink Bubble | vendredi, 28 juillet 2006
on te retrouve la... et je t'avoue preferer ca a tes histoires de caca .. hihi
Écrit par : Pink | vendredi, 28 juillet 2006
pourtant tu avais l'air de bonne humeur hier...
C'est ton RDV d'après qui à mal tourné ?
Écrit par : denis | vendredi, 28 juillet 2006
très juste cette note bisou soeur jumelle
Écrit par : O' | vendredi, 28 juillet 2006
très juste cette note bisou soeur jumelle
Écrit par : O' | vendredi, 28 juillet 2006
Première note de toi où je me reconnais.Tout est tellement juste. Tu m'as retourné la tête.
Écrit par : elle_deux | vendredi, 28 juillet 2006
Heureux de te retrouver, j'ai eu un peu peur mais non, le style est toujours là, la plume ne flanche pas et ça fait grand bien.
Welcome back, hold on + all apologies!
Écrit par : Punky Brewster Back | vendredi, 28 juillet 2006
Aë aïe; vous m'aimez seulement déprimée, c'est le drame de ma vie ! Le pire, c'est que je me préfère moi aussi dans cet état, enfin bon, au moins, c'est rassurant de savoir qu'on est pas la seule à se prendre les vagues de doutes dans la gueule et que les traces qui font du rouge au cul ne s'affichent pas que sur soi... ça la foutrait mal à la plage ;)
elle-deux : reviens, j'ai un super bon ostéo pour ta tête ;)
Écrit par : Jen | vendredi, 28 juillet 2006
je prefere quand meme quand tu joues la peste ;)
et si le rosé te met dans cet etat, n'exiges plus que du champ' ..
bon weekend miss ;)
Écrit par : Andy | vendredi, 28 juillet 2006
Peut-etre n' est-il necessaire de se remettre en question, d' evoluer, de changer, que lorsque notre vie, nos choix ( si possible avant de les prendre : savoir en evaluer un minimum les consequences.....) nous font souffrir, nous tiraillent nous mettent en porte-a-faux avec nous meme.
Es-tu heureuse dans ta vie, Jen ?
Que te souffle ton coeur, vraiment ? Repondre a ces deux questions est je pense une des clefs du bonheur.
Je pense que l' on peut s' eviter tant de peines, de douleurs et d' epreuves avec sa raison, ne pas etre malheureux... Mais seule la voi(-x)e de notre coeur peut nous rendre profondement heureux, meme si ce n' est que pour un temps.
le coeur n' a-t' il pas ses raisons que la raison ignore ?
S;-)
Écrit par : lonestar | vendredi, 28 juillet 2006
ne changes rien
Écrit par : missparker | vendredi, 28 juillet 2006
touché !
Écrit par : Un vieux con | lundi, 31 juillet 2006
Mais pas coulé.
Trop forte, la bobo ;)
Écrit par : Jen | lundi, 31 juillet 2006